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TOUS CONCERNES PAR LE BURN OUT

Quel est donc cette chose nommée "burn-out" que l'on entend désormais un peu partout. Ce terme de burn-out est issu d'un terme anglais sur l'on peut traduire par « se griller », « s'éteindre ». Le dictionnaire Larousse en donne la définition suivante: "terme utilisé en médecine: syndrome d’épuisement professionnel caractérisé par une fatigue physique et psychique intense, générée par des sentiments d’impuissance et de désespoir". Ce burn-out est donc en rapport avec l'activité professionnelle et ne doit pas alors, être confondu avec la dépression "nerveuse" qui se caractérise elle par des épisodes de baisse d'humeur(tristesse) accompagnées d'une faible estime de soi et d'une perte de plaisir ou d'intérêt dans des activités habituellement ressenties comme agréables par l'individu. La dépression nerveuse serait d’ordre plus générale, elle toucherait le quotidien d'un individu alors que le burn-out ne toucherait au départ que la sphère professionnelle avec des retentissements par la suite sur le quotidien.
Quels sont les signes d'un burn-out? D'abord il y a un sentiment d'épuisement émotionnel où le professionnel se sent complètement exténué, puis une forte démotivation qui peut se traduire par de l'indifférence ou du cynisme par rapport à l'environnement professionnel et enfin par une baisse d'efficacité, une dévalorisation de sa tâche comme du sujet lui-même. Il est intéressant de noter le phénomène d'amplificateur, le sujet se sentant exténué, réagit par du cynisme/indifférence ce qui attire une hostilité de la part de sa hiérarchie ainsi que sa baisse de rendement, tout ceci est retenu par sa hiérarchie contre lui, d'où des effets d'absence de soutien qui vient vulnérabiliser un peu plus le sujet.
Quelles sont les causes d'un burn-out? Epuisement professionnel? Trop de travail? et bien pas forcément puisqu’il y a des burn-out chez des sujets qui n'ont pas assez de travail qui se traduit par un bore-out (l'ennui), c'est le syndrome de l'épuisement professionnel par l'ennui, il y aussi le burn-out chez des sujets qui effectuent un travail totalement dénué d'intérêt, une des stratégies utilisées dans ce cadre là est la l'hyperactivité c'est-à-dire de sujets qui se chargent de tâches qui ne les incombent pas, l'épuisement apparaissant alors au bout d'un certain temps. Le burn-out ne survient pas brutalement, c'est un trouble sournois qui s'infiltre progressivement dans le sujet jusqu'à que ce qu'il n'en puisse plus, que du jour au lendemain, il n'est plus les ressources psychiques et c'est l'effondrement.
Mais tous les sujets sont ils concernés par ce trouble? Pas forcément, tout dépend de son rapport au travail: de sa propre représentation du travail, de ses attentes, ambitions, du besoin de reconnaissance, du besoin d'activité. Le burn out est donc avant tout un problème personnel lié à un idéal professionnel en décalage avec la réalité professionnelle. Mais pas que, le burn-out est aussi relatif à l'entourage professionnel c'est-à-dire à l'impact du positionnement de l'employeur sur le sujet. Pour synthétiser, les facteurs de risque peuvent être les suivants:
- une surcharge de travail,                                                                                         
- un stress lié à des exigences démesurées de la part de l'employeur mais aussi de la part du sujet
- un conflit et des ambigüités des rôles avec des demandes contradictoires de la part de la hiérarchie, des tâches mal définies,
- de l'impossibilité de protéger sa vie privée notamment au travers de l'usage du téléphone portable qui s'infiltre partout.
- de conflits de valeurs entre celles du salarié et celles de l'employeur
-d'un manque de contrôle, d'autonomie dans les méthodes de travail, dans la fixation des priorités, dans sa façon de travailler, de répondre aux sollicitations hiérarchiques
- et enfin de  l'absence d'un soutien social et hiérarchique.
Que peut faire un sujet pour se protéger de son burn-out? c'est avant tout pouvoir analyser sa situation professionnelle et ses attentes professionnelles, il s’agit donc de déterminer les causes endogènes comme: s'enfermer dans une position d'attentes de récompenses, de reconnaissance, l'ambition, la suractivité pour masquer une incapacité à gérer l'ennui, le perfectionnisme et sa culpabilité de mal faire son travail, c'est aussi savoir renoncer à des objectifs inatteignables, connaître ses limites, se respecter. Mais c’est aussi analyser des causes exogènes qui sont liées au positionnement de l’employeur comme dans le cadre de mauvaises définitions des tâches, de l’absence de reconnaissance hiérarchique, des ordres contradictoires, des pressions sociales, des objectifs irréalistes etc….
Pour éviter le burn out, c'est avant tout ne pas avoir "honte" de parler de son mal être au travail autour de soi, de savoir ne pas rester seul et éventuellement pouvoir en parler avec des professionnels qui peuvent apporter un éclairage, la cellule accompagnement psychologique de la SNCF peut apporter un soutien. C'est aussi avoir cette capacité à savoir se déconnecter du travail, le temps d'un week-end, des vacances, c'est aussi se ressourcer dans des activités physiques qui apportent une fraicheur au mentale. Mais c’est aussi l’affaire de l’environnement professionnel qui doit être capable d’entendre les difficultés, de se remettre en question sur des attentes qui peuvent être contradictoires, positionnant le salarié dans des positions paradoxales etc…
Le burn out n’est donc pas qu’une simple affaire personnelle et il est nécessaire de déculpabiliser le salarié qui aurait tendance à passer auprès de sa hiérarchie pour une personne incapable de gérer son stress professionnelle.
Patricia, le 18/08/2016
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