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LA DROGUE UN USAGE ADAPTE A L’ADOLESCENCE

               

 

L’adolescence est une période charnière dans le développement d’un sujet au cours de laquelle s’opère le passage de l’enfance à l’âge adulte. Si, on peut faire démarrer l’adolescence lors de la maturation pubertaire (11/13 ans), la fin de l’adolescence est quant à elle plutôt floue : 18 ans voir au-delà avec un phénomène très contemporain qui est l’effet Tanguy.

 

L’adolescence une période de modifications corporelles, d’ouvertures relationnelles, de recherche d’identités, de quête d’autonomie, d’attirance vers ce qui est interdit voire dangereux. Dans cette phase de remaniement des repères, l’adolescence est une période propice à la consommation de drogues sans pour autant qu’il y est systématiquement une dépendance à l’âge adulte. Cette consommation précoce est toutefois un facteur aggravant sur les comportements addictifs à l’âge adulte.

Mais on peut s’interroger qu’est ce qui pousse un adolescent à consommer de la drogue ?

 

D’abord, nous pouvons attribuer cette consommation à un remaniement identitaire lié à un ensemble de bouleversements physiques, psychologiques et relationnels infligés par la maturité pubertaire. La période de l’adolescence va donc entrainer l’adolescent dans une quête identitaire où il n’est plus un enfant mais pas encore un adulte. L’adolescent va donc devoir trouver de nouveaux modèles identificatoires autres que ceux des parents ou de l’entourage proche. C’est ainsi l’époque où tout le familier est repoussant et où l’extérieur attire tout en effrayant aussi. Il y a donc une redéfinition des frontières entre l’adolescence et son environnement familial, de son propre espace psychique et du monde interne. Dans les meilleurs cas, pour ceux qui auront une assise narcissique suffisamment bonne, l’adolescent parviendra à s’adapter aux changements par contre pour les autres, le remaniement étant source d’angoisse extrême, de souffrance psychique qu’il aura alors un recourt à la consommation de drogue comme moyen d’apaisement des tensions.

 

Ensuite, le corps à l’adolescence tient une place essentielle (il reste à voir le temps que passe un adolescent à se regarder dans les miroirs, où à être enfermé dans la salle de bain), ce corps se modifie sous l’impulsion des hormones, le temps de l’adolescence est aussi le temps d’un nouveau corps pour l’adolescent. Il va vouloir tester, le pousser dans ses limites pour se familiariser avec ce nouveau corps. Cette mise à l’épreuve peut alors pousser un adolescent à se droguer.

De plus, c’est l’époque où toute tension psychique engendre  la nécessité d’un recours à l’agir au détriment d’une élaboration mentale. Agir et passage à l’acte sont une des caractéristiques des adolescents. Ceci leurs permettent de garder l’illusion de la maitrise, de conserver une forme de toute puissance. La consommation de drogue se fera dans ce contexte comme un moyen qui agit au détriment d’une activité qui pense, qui élabore psychiquement.

 

Egalement, la notion de risque et de rite sont aussi non négligeables à l’adolescence. Le fait de « fumer sa première cigarette, son premier joint » peut être vu comme un rite initiatique du passage à l’âge adulte par une symbolisation des attributs d’adulte comme le conçoit l’adolescent à savoir : puissance, virilité, courage, convivialité. Ces rites font souvent place à des conduites à risque, à une mise en danger. Cette mise en danger permet à l’adolescent de renforcer son estime de lui et ses assises narcissiques qui étaient au départ trop fragiles.

 

Et enfin, pour terminer sur les raisons qui incitent à la consommation de drogue, ajoutons aussi l’influence des pairs qui se définissent comme « un ensemble des individus présentant sur le plan psychologique et social des caractéristiques communes avec un sujet donné et susceptibles d’influencer sa conduite ». La consommation de drogue pourrait alors aussi être liée à l’initiation à la consommation de drogue par un groupe de pairs pour entrer dans une sorte de regroupement où le leitmotiv est de tout partager en annulant ainsi toute forme d’individualité qui peut peser lourd dans l’économie psychique d’un adolescent. Le groupe serait alors plus rassurant, gommant toute différence dans une sorte d’identité commune.

 

Ainsi, pour conclure, nous voyons que la période de l’adolescence est une période délicate pour un adolescent : elle est chargée de remaniement identitaires de repères, de modifications corporelles et qui sans des bases narcissiques assez solides peut faire plonger l’adolescent dans un agir au lieu d’une mentalisation, c'est-à-dire dans la consommation de drogue.

Nous pouvons nous demander ce que sont ces bases narcissiques. Pour schématiser, nous nous appuierons sur les apports psychanalytiques de Winnicott : il s’agirait d’un défaut d’accompagnement de l’enfant lors de la petite enfance où le parent doit être ni  trop peu ni trop….peu génère un manque alors que trop ôte à l’enfant tout besoin…..

 comme nous le chante  Johnny Hallyday :

« on m’a trop donné,

 bien avant l'envie

J'ai oublié les rêves et les "merci"

Toutes ces choses qui avaient un prix,

Qui font l'envie de vivre et le désir,

Et le plaisir aussi,

Qu'on me donne l'envie !,

L'envie d'avoir envie !,

Qu'on allume ma vie ! ……. »

                                                                                                         

                                                                                                                                 Patricia

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