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La "drunkorexie", ou quand l'alcool remplace la nourriture

Plus radical encore que le « binge drinking », cette pratique qui consiste à ingérer de grandes quantités d’alcool en un temps record, la « drunkorexie » – ou « alcoolorexie », un mélange de consommation rapide de boissons alcoolisées et d’anorexie mentale – commence à faire parler d’elle aux États-Unis. Autrement dit, il sagit d’un régime qui remplace les calories des repas par celles de l’alcool, permettant à la fois de ne pas grossir et d’être ivre (très) rapidement.

L’information est développée, depuis La Nouvelle Orléans, par le site medscape.com : « Jeûner avant de se saouler : la nouvelle tendance sur les campus américains » (Aude Lecrubier, Pauline Anderson). 

Le problème avait déjà été souligné par des chercheurs de l’université du Missouri en 2012. À cette époque, 67% des adolescents interrogés dans le cadre de cette étude déclaraient réduire leur apport calorique lors des repas (quitte à le sauter) pour privilégier celles contenues dans l’alcool. Quelque 21% d’entre eux avaient aussi avoué qu’ils voulaient être ivres plus vite. Quatre ans plus tard, des chercheurs de l’université de Houston tirent, à leur tour, la sonnette d’alarme. Le Dr Dipali V. Rinker a montré que 8 étudiants interrogés sur 10 avaient récemment eu au moins une conduite relative à la « drunkorexie ».

La moyenne d’âge des participants était de 22,3 ans. Près de 60 % étaient des femmes et près des deux tiers (63,3%) étaient blancs. Les résultats montrent que 81 % des participants ont eu un comportement drunkorexique au cours des 3 derniers mois. Les jeunes appartenant à des associations d’étudiants avaient un risque plus élevé de mésusage de l’alcool, suivis par les étudiants en résidence universitaire, puis par ceux vivant en dehors du campus et par ceux vivant chez leurs parents.

Le genre n’aggraverait pas spécifiquement le problème. Néanmoins, les « données [de l’étude] suggèrent que les hommes ont autant sinon plus de chances de développer ces comportements. Nous suspectons que c’est parce que les hommes ont en général plus tendance à avoir des comportements à risque avec l’alcool ».

Bien plus que quelques calories, les conséquences de la « drunkorexie » sont dramatiques tant sur le corps que sur l’esprit. « Se livrer à ce type de comportement est associé à des conséquences bien plus graves et bien plus problématiques : faire un black-out, se battre, s’évanouir ou conduire sous influence », prévient encore le Dr Rinker, dans Medscape.

Valérie, le 06/10/2016

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