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Salle de shoot ou Salle de consommation à moindre risque
Il y a une semaine, j'ai fait parvenir, à certains d'entre vous, un questionnaire sur les salles de shoot.
35 personnes ont bien voulu me répondre et je les en remercie.
Les questions étaient les suivantes:
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Avez-vous entendu parler des salles de shoot ?
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30 OUI- 4 NON - 1 plus ou moins
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Savez-vous ce que c’est et à quoi ça va servir ? Si oui, compléter votre réponse ?
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La plupart d'entre vous le savent et je vous donnerai des détails dans l'article qui va suivre.
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Selon vous, est-ce utile ? Pourquoi ?
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22 OUI - 2 NON - 3 SANS AVIS - 7 AVIS PARTAGE
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Connaissez-vous des pays où les salles de shoot existent ? Si oui, lesquels ?
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A vous tous, vous avez cité une bonne partie des pays où les salles existent déjà
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Les réponses des participants que j'ai laissées telles quelles
Voici les infos que j'ai collectées et j'espère qu'elle vous permettront d'en savoir plus
Définition :
Une salle de consommation à moindre risque (SCMR) ou centre d'injection supervisée (CIS), communément appelée « salle de shoot », est un lieu où les toxicomanes s'injectant par voies intraveineuses peuvent venir pratiquer leur injection dans de bonnes conditions sanitaires et d'hygiène ainsi qu'en présence d'un personnel formé. Il est aussi possible d'y échanger les seringues. Par contre, la drogue n'est pas fournie aux usagers en situation de dépendance.
Elles constituent souvent un premier contact avec des personnes droguées très marginalisées et permet des actions de réduction des risques. Elles se situent généralement à proximité des lieux d'achats et de consommations des produits. Elles peuvent être mises à disposition par l'État. C'est en Suisse que la première salle a été ouverte : Berne en 1986. Il y en aurait aujourd'hui près de 90 dans le monde.
Exemple : http://www.mediapart.fr/portfolios/dans-la-premiere-salle-de-shoot
Controverse
Ces sites sont sujet à de nombreuses controverses.
Les partisans avancent que cette politique s'inscrit dans une démarche de réduction des risques visant à réduire le nombre d'overdoses et les décès qui en découlent et à limiter les risques de transmission d'hépatites virales ou du VIH.
Les opposants y voient une façon de promouvoir l'usage de drogues par le biais de structures gouvernementales ou associatives, ils dénoncent les coûts de ce type de programmes et avancent que ces sites auraient une incidence sur la délinquance.
La France
L'Assemblée nationale a adopté, mardi 7 avril 2015 dans la soirée, après plus de quatre heures de vifs débats entre la gauche et l'UMP, l'expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque, communément appelées « salles de shoot », pendant six ans maximum.
Réduction des risques liés aux injections
« Des gens qui ont disparu des radars de notre société » et échappent à tous les dispostifs existants, selon la présidente PS de la commission des affaires sociales Catherine Lemorton, pharmacienne de profession « avec 15 ans d'expérience dans un réseau de réduction des risques à Toulouse ».
Il s'agira de locaux gérés par les professionnels des centres d'accueil et d'accompagnement à la réduction des risques chez les usagers de drogue (Caarud), où sera autorisée la consommation des substances illicites apportées par ces toxicomanes dans la limite de leur consommation, sous la supervision d'une équipe pluridisciplinaire, avec des professionnels de santé et du secteur médico-social.
« Paradis artificiels officiels »
Les toxicomanes détenant pour leur seul usage et consommant des stupéfiants dans ces salles ne pourront être poursuivis pour usage et détention illicite. De même, les professionnels intervenant dans ces salles ne pourront pas être poursuivis pour complicité d'usage illicite de stupéfiants notamment, s'ils agissent conformément à leur mission de supervision.
La future « salle de shoot » parisienne à Lariboisière
La future salle de consommation à moindre risque (SCMR), plus connue sous le nom de « salle de shoot », ne sera pas implantée à cette adresse, mais quelques centaines de mètres plus loin, sur le terrain de l’hôpital Lariboisière. « C’est un dispositif santé, on l’adosse à l’hôpital », annonce au Monde Bernard Jomier, l’adjoint au maire de Paris chargé de la santé, soucieux de « banaliser le dispositif » afin d’en « élargir l’adhésion politique ».
Pour l'association Gaïa, qui gérera la future salle, ce nouvel emplacement «permet de remplir les objectifs, en termes de superficie et de localisation, à proximité du quartier de la gare du Nord, fortement impacté par les problèmes de drogue». «On aura une ouverture sur rue, pour faire notre travail de proximité auprès des usagers de drogue» qui «ne passeront pas par le guichet ni les couloirs de l'hôpital», explique encore le docteur Thomas Dusouchet, coordinateur de l'association.
Mais le nouvel emplacement choisi ne va pas sans poser problème. Le président de l'association Parents contre la drogue, Serge Lebigot, rappelle ainsi que «l'hôpital Lariboisière est celui qui accueille le plus de patients aux urgences». Il s'inquiète des «risques d'agressions» et «du trafic qui va s'installer autour». Une inquiétude partagée par Philippe Gougeon. Selon le député UMP de Paris, la salle «va amener un flux de toxicomanes» autour de l'hôpital, propice à créer «un marché de la drogue». Un trafic déjà très présent avec des toxicomanes de rue utilisant les sanisettes comme salles de shoot, leur rétorque Rémi Féraud. «Les usagers sont déjà là, ce n'est pas la salle qui les attire», assure pour sa part Thomas Dusouchet, de l'association Gaïa.
Mais, pour Déborah Pawlik, élue UMP de l'arrondissement, ce déplacement «ne règle pas le problème de fond»: «Cela n'aidera pas les toxicomanes à sortir de la dépendance». Des salles de shoot existent déjà dans plusieurs villes en Suisse, en Allemagne, en Espagne et aux Pays-Bas. En France, deux autres salles pourraient ouvrir ultérieurement à Bordeaux et Strasbourg.
Reste la question de la date d’ouverture de la salle. Le projet de loi santé autorisant l’expérimentation de ces salles d’injection pendant six ans a été voté à l’Assemblée nationale en avril mais ne sera débattu au Sénat qu’en septembre et en octobre. Un calendrier qui complique la mise en route de la salle avant début 2016.
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