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INTERVIEW DE VALERIE EX MEMBRE DU GROUPE CAPITOLE

 

Valérie, d’abord merci de me consacrer du temps pour répondre à nos questions.

1.            Alors, Valérie, tu fus à l’origine de la création du groupe Capitole, peux tu nous raconter l’histoire de ce groupe, pourquoi il a été créé, quels en furent les objectifs etc..

Capitole fut créé à la demande du national en 2004/2005 par rapport à tous les problèmes d’alcool qui pouvaient y avoir, c’était une déclinaison au niveau de chaque établissement d’une politique visant à réduire les problèmes d’alcoolisation, chaque établissement devait avoir un groupe de prévention. Ce groupe devait fonctionner sur la base du volontariat et il fallait aussi qu’il y ait des représentants du CHSCT, du CE, une infirmière et une assistante sociale. Le groupe s’est formé sur une dizaine de personnes dont 7 volontaires de l’EVEN de Toulouse centre. A l’origine, le chef du pôle QS était l'ex DET de l'infrapole et pour lui c’était vraiment important qu’il y ait un groupe de prévention. Petit à petit, le groupe s’est monté, au départ, je n’étais pas la référente de groupe mais une simple volontaire. Il y avait au niveau de la région, Capitole, à l’EEX : Oxygene, à l’ECT, qualitoband, le groupe Terra à Tarbes, il y avait donc 4/5 groupes sur la région mais on ne se côtoyait pas tant que cela. Tous ces groupes étaient animés par un responsable : une ARPRAT qui avait comme mission d’organiser la prévention au niveau de la région entre les différents groupes, elle devait aussi nous informer sur les directives nationales. On se réunissait en principe une fois par an pour faire un point sur nos actions passées, les actions à venir, elle faisait venir aussi des intervenants notamment des salariés de chez Airbus, ……ce fut intéressant de voir comment d’autres entreprises géraient les problèmes liés à l’alcool et aux substances psychoactives.

On a commencé par faire des interventions sur plusieurs thèmes, on allait voir les agents sur le terrain puis ensuite quand il y eut les semaines blanches, le DET nous a demandé de faire des interventions sur ces semaines blanches.

A la création du groupe, on assistait aux réunions des managers puis progressivement on en était exclu ce qui est dommage à l’heure actuelle de ne pas être plus impliqué/sollicité par les dirigeants car on a besoin de travailler ensemble pour mieux cibler nos actions, on a besoin des remontés de terrain.

 Lors de la réorganisation des EVEN, on a choisi que Capitole reste sur les 2 établissements c’est à dire Infrapole et Infralog car la crainte c’était qu’Infrapole qui était minoritaire, manque de volontaires pour qu'il ait son propre groupe de prévention.

 

2.            Quelles ont les actions du groupe Capitole qui t’ont paru les plus pertinentes selon toi sur un plan personnel et pour l’entreprise ?

Toutes les actions car les semaines blanches, on voit tout le monde sauf le siège mais là on faisait des matinées d’atelier sur plusieurs thèmes alcool, médicaments, drogue… Les médicaments ont été le thème qui marchait beaucoup car on peut proposer des exercices ludiques alors que la drogue reste sur un plan théorique, ce qui plait moins.

Mais la plus belle action que l’on ait faite, celle que j’ai adoré c’est le concert car on a pu montrer que la prévention pouvait être festive, on a pu réunir les gens et parler de prévention mais dans un contexte festif. On a réuni 200 personnes, autant à l’Infrapole qu’à l’Infralog, ce qui est dommage c’est que tous les agents n’aient pas été avertis, l’information n’est pas redescendue au niveau le plus bas. C’est d’ailleurs une faille pour le groupe Capitole, les dirigeants, DPX, DUO ne font pas assez descendre l’information.

Ce fut une belle réussite car généralement quand on organise des ateliers, c’est compliqué pour faire venir les personnes, il faut aller les chercher sinon les personnes ne viennent pas Il faut qu’il y ait quelque chose de ludique, d’accrocheur comme offrir des cocktails par exemple.

La pièce de théâtre a aussi été une belle action, cela a beaucoup plu, il faut toujours trouver quelque chose de ludique pour faire venir et pouvoir parler de prévention sans que les personnes se sentent jugées car ce n’est pas notre ambition, nous sommes là pour diffuser de l’information pas pour juger.

C’est vrai qu’au début Capitole a été très mal vu car dans l’esprit des gens, on était là pour fliquer. C’est vrai qu’au départ le groupe avait été créé pour les problèmes de l’alcool et je me suis battue pour que le groupe qui est  GPRAT c'est-à-dire groupe de prévention alcool et autres toxiques élargisse son champ d’action.

Je pense que maintenant, le groupe est perçu différemment bien qu’il y aura toujours des personnes pour nous critiquer. Je crois que les agents sont en demande de nos actions, lors des semaines blanches car on leur apporte des informations qui peuvent les aider sur un plan personnel en tant que parents.

 

3.            Valérie, tu as décidé de quitter le groupe en ce début d’année, peux tu nous dire quelles ont été tes motivations ?

12 ans dans le groupe c’est énorme mais c’est passé vite, cela a été un super moment, j’ai rencontré plein de personnes, cela a été génial, j’ai appris plein de choses, il y a le coté professionnel mais aussi le plan personnel, et j’ai appris beaucoup pour ma vie personnelle entant que parents d’adolescents, j’ai été plus réceptive à la maison sur les problèmes de drogue, d’alcool, plus vigilantes vis-à-vis de mes adolescents, je pouvais parler librement de ces sujets avec mes enfants, ils ont été sensibilisés aux risques car on en parlait tellement librement à  la maison. Cela n’a pas empêché une de mes filles de gouter à l’herbe mais jamais à en être dépendante et je pense que grâce à tout ce que je savais, j’aurais été mis en alerte par rapport à ses comportements si cela avait été le cas. Pour cela le groupe m’a beaucoup apporté et en plus, cela m’a permis de croiser des gens dans un autre contexte que celui lié à mon travail d’acheteuse et cela fut riche. Je me suis beaucoup investie pour Capitole mais j’ai eu des répercussions positives et en cela je ne regrette pas le temps consacré et l’expérience.

Ce qui m’a poussé aussi à partir, c’est le manque d’implications de certains membres du groupe Capitole et à la fin, j’étais souvent seule à alimenter le blog. Je le faisais parce qu’il fallait le faire sans prendre du plaisir.

 

4.            A quoi est dû ce manque d’implication ?

C’est vrai que le travail prend de plus en plus de place et que l’on ne nous donne pas assez de« vrai » temps professionnel pour préparer les animations, faire vivre le groupe, continuer la prévention en dehors des semaines blanches c'est-à-dire tout le long de l’année pour mettre à jour le blog.

C’est vrai que ce blog me tient à cœur puisque j’ai été à l’origine de sa création mais malheureusement, il n’est pas forcément lu, cela décourage aussi.

Donc, une certaine lassitude, un maque d’implications de la part des autres volontaires, une absence de convivialité dans le groupe aussi (lié à un manque d’implication) expliquent mon choix mais peut être que j’avais besoin de prendre un peu de recul et peut être qu’un jour, je reviendrai, je ne sais pas encore.

 

5.            Et enfin, Valérie, comment  vois tu l’avenir de Capitole et quels conseils as-tu envie de donner?

Il faut recruter, c’est absolument nécessaire pour créer une dynamique de groupe et pour pouvoir continuer à proposer des animations d’ateliers et lors des semaines blanches. Je sais que vous avez en tête de réorganiser un concert, cela risque d’être trop lourd à gérer si vous restez à 4 dans le groupe.

C’est vrai que depuis quelques années, il est difficile de trouver des volontaires. J’ai l’impression que les gens ne veulent pas intégrer CAPITOLE, plus par manque de temps. Le sujet les intéresse mais ils ne veulent pas que ça empiète sur leur vie en dehors du travail. Je pense que si on les dégageait davantage et réellement de leur tâche, il serait peut-être plus enclin à venir. Malheureusement, ce n’est pas possible. Le travail qu’on laisse lors de nos réunions ou actions nous attend lorsque nous revenons à nos postes.

Peut-être qu’il serait intéressant de poser directement la question aux agents : « Qu’est qui vous empêche d’intégrer CAPITOLE ?

C’est vrai qu’être volontaire, c’est aussi pouvoir consacrer un peu de son temps personnel pour faire des recherches mais cela offre aussi un enrichissement personnel que le temps consacré ne compte pas. Cela offre la possibilité, d’abord pour soi, de veiller sur nos propres comportements qui pourraient faire que l’on se met en danger, en tant que parents de veiller sur les comportements de nos enfants  mais aussi de manière générale de veiller sur nos proches.

Pour moi, Capitole m’a apporté une véritable ouverture sur des comportements qui pourraient mettre en danger la vie de mes proches, mes collègues et pour cela, Capitole restera une bonne chose. Cela m’a permis aussi de côtoyer les agents en dehors de ma vraie tâche professionnelle (les Achats) et d’en connaître d’autres.

Je tenais à remercier tous les supérieurs hiérarchiques des membres qui leur ont permis d’intégrer le groupe et qui ne les ont jamais bridés.

Et je remercie, également, toutes les personnes qui nous ont invités pour des interventions, qui ont facilités nos actions et qui soutiennent le groupe.

Merci, Valérie pour ton témoignage, j’en profite aussi pour te remercier de nous aider encore malgré ton départ et de nous faire partager ton expérience de 12 ans. Enfin Valérie si un jour tu décides de revenir dans le groupe, cela sera avec un grand plaisir que nous t’accueillerons. Merci pour ta bonne humeur constante, ce fut pour moi un véritable plaisir de travailler avec toi pendant ces 2 années passées ensemble.

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