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Diagnostic en 7 points
Addiction : la dépendance au shopping existe vraiment
par Audrey Vaugrente
Mise à jour le 04.10.2015 à 19h09 - Publié le 04.10.2015 à 19h09
Oui, l’addiction au shopping existe. C’est la conclusion d’une équipe américaine qui a mis au point un score. Il permet de diagnostiquer la dépendance et sa sévérité.
Les extravertis plus à risque
La fièvre acheteuse colle davantage à certains traits de caractère, révèle aussi l’étude. Les personnes extraverties ou névrosées seront ainsi plus exposées que leurs pairs qui privilégient les stimuli intellectuels nouveaux, qui sont d’un tempérament plus ouvert. Ces derniers seraient davantage dans le contrôle de soi, dans l’évitement des conflits que peut générer une fièvre acheteuse.
« Les extravertis, qui sont généralement des êtres sociaux en recherche de sensation, peuvent se servir du shopping comme d’une manière d’exprimer leur individualité, ou pour accroître leur position sociale et leur attractivité personnelle, analyse Cecilie Andreassen. Les personnes névrosées, généralement anxieuses, dépressives ou gênées, peuvent s’en servir pour réduire leurs sentiments négatifs. »
Le shopping serait alors un mécanisme d’évitement ou de gestion de sensations désagréables. Mais paradoxalement, soulignent les chercheurs, se plonger dans l’achat compulsif peut créer un cercle vicieux.
La fièvre acheteuse est rendue d’autant plus problématique qu’elle est catalysée par la société actuelle, selon le Dr Andreassen. « La technologie moderne a rendu le shopping très accessible, et de façon aisée, ce qui peut démultiplier le problème qu’il soulève – particulièrement lorsqu’il est combiné à des facteurs socio-culturels comme les réseaux sociaux, les cartes de crédit ou la publicité », commente-t-elle. L’étude ne dit pas si un sevrage total est la solution, ni si cette forme, pour le moins originale, de dépendance sera ajoutée au manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM).
Zéro alcool au volant : l'idée choc
Un taux de 0,2 g pour tous et pas seulement pour les jeunes. L'association 40 Millions d'automobilistes lance ce vendredi un appel afin de baisser l'alcoolémie autorisée.
Frédéric Mouchon | 25 Sept. 2015, 06h50 | MAJ : 25 Sept. 2015, 11h00
«Boire ou conduire, il faut choisir.» L'association 40 Millions d'automobilistes pourrait reprendre à son compte ce slogan né à la fin des années 1970. Elle en a choisi un autre pour illustrer l'appel inédit qu'elle lance ce vendredi aux conducteurs dans nos colonnes : « Je suis un héros, je roule à zéro.
» Derrière cette formule, l'association, connue pour ses coups de gueule contre les radars, milite pour un abaissement généralisé du taux légal d'alcool au volant, fixé à 0,5 g d'alcool par litre de sang. Un seuil au-delà duquel le risque d'avoir un accident est multiplié par deux.
Cependant, depuis le 1er juillet, les seuls conducteurs novices sont soumis à un régime plus strict : pas plus de 0,2 g/l. Ce qui équivaut en réalité à zéro verre d'alcool. L'association estime que l'opinion publique est prête à l'accepter pour tout le monde. « Un sondage démontre que 63 % des Français sont favorables à un abaissement du taux légal d'alcool, souligne le président de l'association, Daniel Quéro. Les jeunes conducteurs l'ont déjà accepté sans difficulté. »
Ils se battent le reste de leur vie à cause du verre de trop
A une semaine d'un comité interministériel sur la sécurité routière censé imaginer de nouvelles mesures pour réduire la mortalité routière (en hausse de 4,3 % depuis un an), le délégué général de l'association reconnaît vouloir créer un électrochoc. « L'alcool au volant tue plus de 1 000 d'entre nous chaque année, sans compter les 8 000 blessés graves qui doivent se battre le reste de leur vie à cause du verre de trop, souligne Pierre Chasseray. Boire et conduire, ça ne fait pas bon ménage et il faut à présent avoir le courage de l'affirmer. »
QUESTION DU JOUR. Faut-il interdire totalement l'alcool au volant ?
Membre de l'Association pour les familles de victimes d'accidents de la route (Afvac), l'avocate Maïlys Dubois salue l'initiative : « Pourquoi avoir instauré un taux légal réduit uniquement pour les jeunes, alors qu'on a tous les mêmes responsabilités lorsqu'on est derrière le volant ? » « Il faut reconnaître que les conducteurs ne savent pas vraiment combien de verres ils peuvent prendre s'ils ne veulent pas dépasser 0,5 g/l, observe un responsable de la sécurité routière. Afficher un taux légal proche de zéro pour tout le monde permettrait objectivement de réduire le nombre de gens qui boivent avant de prendre la route. »
Plusieurs pays ont déjà adopté cette mesure, mais les experts sont partagés. « On ne peut pas être contre une baisse de l'alcoolémie, mais ses effets risquent d'être limités, souligne le docteur Philippe Lauwick, président de la commission alcool et stupéfiants au Conseil national de la sécurité routière. Quatre-vingts pour cent des accidents mortels liés à une conduite sous l'emprise de l'alcool concernent des taux supérieurs à 1,2 g/l, alors que le pourcentage est négligeable entre 0,2 g/l et 0,5 g/l. » « Cette mesure pose en outre le problème des contrôles routiers qui sont insuffisants et occulte le débat majeur qu'on devrait avoir sur la réduction de la vitesse », estime de son côté Jean-Yves Salaün, de la Prévention routière. « C'est la peur dugendarme qui contribue à modifier les comportements sur les routes », renchérit Alexis Capitant. Directeur général de l'association Entreprises et Prévention, représentant le secteur des boissons alcoolisées, il s'interroge lui aussi sur l'efficacité d'un taux à 0,2 g/l si les contrôles ne sont pas renforcés.