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La Neknomination

 

C'est QUOI???

 

“Neknomination”. C’est le nom barbare donné à la nouvelle tendance sur les réseaux sociaux, venue de l’expression anglophone “Neck your drink” – soit “bois ton verre cul sec”. Son principe est simple :poster une vidéo dans laquelle on avale un alcool d’un trait et désigner une ou plusieurs personnes afin qu’elles relèvent le défi.

Drôle de cocktail entre jeu d’alcool standard, chaîne d’e-mails façon années 2000 et narcissisme appliqué aux réseaux sociaux.De nombreux adolescents s’adonnent à cette pratique avec enthousiasme, s’amusant à filmer la vidéo la plus originale possible avec leur smartphone.

Grâce au neknomination, vous montrez non seulement que vous savez picoler (bravo !), mais également que vous savez le faire avec panache… et sans panaché.

 

Le phénomène a déjà fait quatre morts

 

Necknomination: "Se faire mousser, c’est une manière de scénariser sa propre histoire"

 

Publier une vidéo sur un réseau social dans laquelle on avale un ou plusieurs verres d’alcool, parfois dans des situations insolites, puis donner le nom d’un, ou deux, ou trois amis afin qu’ils relèvent le même défi dans les 24 heures l’idée s’est répandue extrêmement vite. On trouve des dizaines de vidéos en faisant une recherche sur YouTube. Après avoir touché la Nouvelle-Zélande, l’Irlande et la Grande-Bretagne, elle est arrivée en France.

Créé le 10 février, le groupe Facebook "Neknomination France" compte ce jeudi plus de 17.000 abonnés. Mardi, il n’en avait que 1.200. La page a pour ambition de regrouper les meilleures vidéos françaises de neknomination, dans la limite de "personnes majeures ingurgitant une quantité d’alcool ne nuisant pas à la santé", selon la section "A propos".

 

Dans ces courtes séquences, on voit des personnes (souvent très jeunes) expliquer "avoir été nominée", accomplir la tâche imposée, puis réciter les noms de leurs contacts tout en encaissant l’alcool. La vision est assez pénible : on imagine la peine de ces gens à ne pas perdre la face tout en assimilant la boisson aussi rapidement. Ainsi, un jeune homme qui descend, stoïque, un verre de gin et de jus d’orange. Quatre ados, en hoodies et sacs à dos, dans un couloir (de leur établissement scolaire ?) qui tergiversent à participer. Un autre qui s’aligne sans broncher trois shots de téquila, car "nominé trois fois".

 

C’est comme lorsqu’on boit devant des centaines de personnes pendant une soirée étudiante". Les compères avouent avoir essuyé énormément de critiques lorsqu’ils ont publié la vidéo d’un garçon de 20 ans vidant entièrement une bouteille de rhum. Comme c’est la publication qui a "fait décoller la page", ils ne l’ont pas supprimée. Mais depuis, ils censurent certains contenus, comme les vidéos de personnes qui boivent au volant ou qui ingurgitent des quantités déraisonnables. Ils avouent recevoir quotidiennement des messages privés leur adressant des reproches ou leur faisant la morale. Qu’importe. Jérémy, habitué du gameplay [commentaire de jeux vidéo sur YouTube, NDLR], ne prête plus attention aux commentaires des internautes depuis longtemps. Selon lui, "pour quelqu’un de censé, la Neknomination n’est pas du tout dangereuse".

 

Le DANGER

 

Devant le risque d'escalade, des pages "Ban Neknomination"Le risque réside dans l’escalade de défis de plus en plus recherchés. Le phénomène aurait déjà entraîné la mort de quatre personnes, dont deux le week-end dernier, âgés de 20 et 29 ans, à Londres et Cardiff, selon les médias britanniques. Plus tôt dans le mois, deux irlandais de 19 et 22 ans y avaient succombé.En Irlande, Alcohol Action Ireland a demandé au gouvernement d’agir pour remédier au problème. Pat Rabbitte, ministre chargé de la communication, a appelé à une interdiction de l’ensemble des vidéos de neknomination. Son appel a été rejeté par Facebook. "Nous ne tolérons pas les contenus directement néfastes, comme ceux qui sont intimidants, mais un comportement controversé ou offensant ne va pas nécessairement à l’encontre de notre règlement", s’est justifié un porte-parole du réseau social auprès de "The Independent".

 

Une page Facebook protestant contre ce jeu, intitulée "Ban Neknomination" , rassemble déjà plus de 26.000 personnes.Un groupe français, "Neknomination - STOP"a le même objectif, mais rencontre pour l’instant un succès moindre, avec 300 abonnés. Elle rapporte notamment l’histoire de Niki Hunter, qui a trouvé son fils de 19 ans inconscient après avoir bu trois bouteilles de spiritueux pour une neknomination. Cette maman a partagé la photo de son enfant couvert de vomi afin d'alerter les parents et de dissuader les gens de participer.

 

On souligne: LA RIPOSTE

 

D’autres ont trouvé le moyen de tirer le meilleur de la Neknomination. Le Sud-africain Brent Lindeque a profité de sa nomination pour offrir un déjeuner à un sans-abri, puis a incité ses amis à faire de même. Dans la description de sa vidéo qui a déjà récolté plus de 540.000 vues sur YouTube,Il écrit : "Imaginez si nous exploitions la puissance des médias sociaux pour effectuer une vraie différence dans la vie des gens".

 

 

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