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Je suis étonné de voir que dans mes connaissances ayant arrêté la cigarette, celles qui sont passées à la e-cigarette continuent encore et toujours de vapoter.
Le plus flagrant exemple est un de mes cousins qui s’est arrêté de fumer le 01 janvier 2014 et qui a fêté ses 2 ans de vapotage au 1er janvier 2016. Quand je lui demande s’il a l’intention d’arrêter de vapoter, il répond qu’il arrête quand il le veut. Cette phrase me rappelle celle que j’utilisais à l’époque pour me cacher derrière mon addiction au tabac.
Qu’est-ce que cela voudrait dire ? La e-cigarette serait-elle, elle aussi, source d’addiction ?
Oui la e-cigarette est source d’addiction :
Dans le numéro 485 du magazine « 60 millions de consommateurs » on peut lire : « parmi les molécules que nous avons détectées dans les vapeurs de certaines e-cigarettes, trois sont particulièrement préoccupantes : le formaldéhyde, l’acroléine et l’acétaldéhyde ». L’acétaldéhyde est un antidépresseur qui est connu pour être responsable de la dépendance physique au tabac en association avec la nicotine (Etudes réalisées par le professeur Jean Pol Tassin (Neurobiologiste à l’Inserm, université Paris VI).
Sur internet, j’ai pu lire, dans une revue : Nicotine and Tobacco Research, que la nicotine sous forme liquide contenue dans les e-cigarettes serait présente dans sa forme la plus addictive. On peut y apprendre également que cette même dépendance à la nicotine dépend de la vitesse à laquelle elle est assimilée dans le sang du vapoteur. Or, elle passe très vite avec l'inhalation du tabac.
« Des chercheurs de l'université de Beyrouth au Liban ont mis au point un système qui permet d'évaluer avec une précision de 90% la quantité de nicotine émise par une cigarette électronique à partir du "voltage", de la concentration de nicotine contenue dans le liquide et de la quantité de vapeur inhalée au cours d'une bouffée. A partir de leurs analyses, les scientifiques ont constaté que l'utilisation d'une e-cigarette dont la batterie dégage une tension élevée (au-delà de 4 volts) avec un liquide fortement dosé en nicotine pourrait avoir des effets encore plus addictifs qu'une cigarette conventionnelle.
Et d'autant plus si l'utilisateur a pris l'habitude de prendre de grandes bouffées. "Les résultats ont montré que la concentration de nicotine après quinze bouffées d’une cigarette électronique varie de plus de 50 fois en fonction du liquide et de la manière dont la vapeur est inhalée", précise le chercheur Thomas Eissenberg, qui a dirigé les travaux ».
Dans l’ouvrage Accro, son auteur le Dr Laurent Karila, nous informe que la nicotine est addictive surtout si elle pénètre rapidement dans l'organisme. Dans le cas de la cigarette électronique, elle arrive au cerveau en 7 à 8 secondes. Il explique également que « le comportement et les rituels du fumeur sont aussi à prendre en compte comme chez les fumeurs de tabac "standard". L’impression laissée par le passage de la fumée dans la bouche et la gorge est un effet renforçant recherché par le vapoteur. »
Non la e-cigarette n’est pas source d’addiction :
Suite à l’étude du professeur J.P. Tassin, nous avons pu lire ci-dessus que l’acétaldéhyde seul ne rend pas physiquement dépendant. Il le devient que si cette substance est ajoutée à la nicotine. Ainsi, les e-cigarettes exemptes de nicotine devraient ne pas déclencher d’addiction.
Tant que nous n’aurons pas le recul nécessaire, il est important d’avoir en tête que la cigarette est sûrement plus nocive pour la santé que la cigarette électronique. Il est quand même intéressant de se rappeler que la majorité des e-fumeurs commence au bout d'un mois, voire plus tôt, à diminuer sa consommation de nicotine (Source : numéro 485 du magazine 60 millions de consommateurs).
Comme le signale le Dr Laurent Karila : "…pour le moment, c'est un outil de réduction des risques à court et moyen terme. De nombreux professionnels s'accordent sur un point : l'e-cigarette est moins dangereuse que la cigarette vendue dans les bars-tabacs. Les produits cancérigènes de la fumée de l'e-cigarette ont des concentrations 9 à 450 fois inférieures à celles retrouvées dans une cigarette standard. Il n'y a juste pas assez de recul sur ses effets à long terme et sur la composition des produits retrouvés dans les différentes cigarettes électroniques vendues ».
Pascal, le 15/03/2016.