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Certains médicaments sont utilisés de manière détournée comme drogue ou comme stimulant. Quelles sont ces molécules ? Et quels risques entraînent-elles ?

 

Du sirop contre la toux pour accentuer l’ivresse, de la codéine pour ressentir euphorie et créativité… L’usage détourné de médicaments à des fins récréatives est répandu, notamment chez les jeunes. Si certains, considérés comme «psychoactifs" car agissant sur le système nerveux central, sont inscrits sur la liste de surveillance des "médicaments à risque d’usage détourné ou de dépendance" de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), d’autres sont accessibles en pharmacie, parfois sans ordonnance.

 

Entre dépendance et tolérance, les dangers sont multiples.

 

S’ils inquiètent autant les autorités de santé, c’est qu’utilisés à mauvais escient ou avec abus, ces médicaments représentent un véritable risque de dépendance et d’effets secondaires.

Les doses habituellement conseillées par les notices ne sont pas susceptibles de générer une forte dépendance s’ils sont utilisés sur une courte durée. Cependant, leur facilité d’accès permet d’augmenter rapidement et facilement les quantités absorbées.  

Ainsi, pour la codéine par exemple : "il existe deux grands groupes d'utilisateurs "abusifs" de la codéine : ceux qui ont utilisé ces produits pour des douleurs et qui continuent la consommation malgré la disparition ou la diminution des douleurs, et ceux qui ont un passé de toxicomanie aux opiacés et utilisent ces produits comme substituts d'autres opiacés." (Source : le site d’espace solidaire entre usagers de drogues)

 

En parallèle de l’acquisition de cette dépendance, des effets secondaires importants communs à toute la famille des opiacés peuvent apparaitre : constipation, somnolence, nausées, vertige, mais aussi insomnie, réaction allergique cutanée, bronchospasme, convulsion et dépression. Autre phénomène fréquent : celui de la tolérance, qui diminue petit à petit les effets conférés par les doses absorbées, poussant le malade à les augmenter progressivement pour ressentir l’effet recherché. Un véritable cercle vicieux, qui accentue d’autant plus la dépendance à la molécule absorbée.

 

Les stimulants attirent les étudiants et les cadres surmenés.

 

Outre la consommation d’opiacés pour atteindre l'ivresse et la désinhibition, d'autres médicaments intéressent un public différent pour leurs propriétés de stimulant intellectuel. C’est le cas par exemple du Guronsan®, habituellement prescrit comme traitement d’appoint de la fatigue liée à une maladie. Contenant de la caféine et de la vitamine C, son fort effet excitant en a fait une solution au cœur des intérêts des étudiants en période d’examens et des cadres au travail toujours plus stressant. Autre remède prisé : la Ritaline®. Prescrite contre les troubles de l’hyperactivité (mais initialement développée contre la fatigue chronique et la narcolepsie), elle semble régulièrement être utilisée par les étudiants pour réguler leur attention et leur concentration. Les plus concernés seraient les étudiants en médecine, sensibilisés à la connaissance de ces molécules et ayant souvent accès par leurs aînés à de telles ordonnances. Une fois encore, le risque de dépendance à ces molécules est accru. De ces deux médicaments, seule la Ritaline® figure actuellement sur la liste des médicaments à risque d’usage détourné de l’ANSM.

 

Des médicaments pointés du doigt pour un meilleur suivi.

 

Figurer sur la liste des médicaments à risque d’usage détourné ou de dépendance, pourquoi pas, mais concrètement, comment agit l’ANSM ? En prévoyant des encadrements stricts des prescriptions et des délivrances. Par exemple, pour certaines de ces substances, seule une ordonnance originale de moins d’un an et délivrée par un hôpital, pourra permettre d’obtenir le médicament en pharmacie. Dans certains cas, le médecin doit même inscrire sur l’ordonnance le nom de l’officine qui délivrera la prescription. Par ailleurs, l’ANSM organise chaque année à l’échelle nationale un suivi de pharmacovigilance qui permet de recenser les effets indésirables signalés aux médecins, de mettre en place des études d’analyse des risques, d’appliquer des mesures correctives allant de la restriction d’emploi au retrait du produit, mais aussi de diffuser publiquement les informations relatives à la sécurité d’emploi du médicament.

 

Camille (05/02/2016)

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