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Moi(s) sans tabac - Le bilan

Marisol TOURAINE, Ministre des Affaires sociales et de la Santé, a lancé « Moi(s) sans tabac » le 1er novembre dernier, premier défi de santé publique grandeur nature jamais organisé en France. Préparé avec Santé publique France en partenariat avec l’Assurance Maladie, cet événement inédit d’incitation et d’aide à l’arrêt du tabac a remporté un grand succès avec près de 180 000 personnes inscrites et une forte mobilisation des professionnels de santé et des partenaires.

Avec près de 180 000 inscrits et plus de 620 000 kits d’aide à l’arrêt du tabac distribués, la 1ère édition de « Moi(s) sans tabac » a remporté un franc succès. Cette participation est également le fruit de l’engagement de tous les professionnels de santé dont les 17 000 pharmacies qui ont participé à l’opération, ainsi que de celui des 100 partenaires nationaux et plus de 3 000 partenaires régionaux, investis partout en France pour sensibiliser, informer et soutenir les fumeurs désireux d’arrêter.

• Le nombre de visiteurs du site internet tabac-info-service.fr a été multiplié par 4, avec 1,3 million de visites, de mi-octobre à mi-novembre.

• Le dispositif Tabac info service a reçu plus de 15 000 appels en octobre et novembre sur sa ligne téléphonique 39 89, soit une augmentation de 35 % par rapport à la même période en 2015. Selon les tabacologues de Tabac info service, l’élan collectif a été particulièrement bien accueilli.

• Plus de 72 000 fumeurs se sont inscrits sur la nouvelle application de coaching Tabac Info Service.

• De nombreux événements ont été organisés dans différents lieux partout en France : des consultations spéciales à l’Hôpital européen George Pompidou, des actions de promotion organisées par la Ville de Nantes dans les parcs et jardins, etc.

• Les participants se sont également mobilisés sur les réseaux sociaux pour partager le vécu de leur arrêt du tabac.

La page Facebook a compté jusqu’à 10 000 interactions par semaine et a bénéficié de 69 328 likes.

http://www.respadd.org/wp-content/uploads/2016/12/16-11-30-CP-Mois-sans-tabac-Bilan.pdf

Moi(s) sans tabac : un bilan mitigé

L’opération a finalement permis une augmentation de l’intérêt porté à la prévention classique déployée par le Gouvernement. Ainsi, le nombre de visiteurs du site internet tabac-info-service.fr, principale source de sensibilisation au sevrage tabagique, a été multiplié par 4 et la ligne téléphonique de Tabac Info service a reçu plus de 15 000 appels sur la période du moi(s) sans tabac. En outre, plus de 72 000 fumeurs se sont inscrits sur l’application de ce service.

L’absence décriée de la cigarette électronique

Cependant, si le taux de participation paraît positif, cette première du moi(s) sans tabac a également laissé beaucoup d’espace pour des améliorations qualitatives lors des versions futures. On pouvait par exemple déplorer le manque de disponibilité des kits, et des conseils parfois loufoques, comme l’astuce du verre d’eau ou de la paille (le kit conseillait aux fumeurs ayant du mal à se défaire de la gestuelle du tabagisme de souffler dans une paille). Plus généralement, c’est l’exclusion des produits du tabac sans combustion qui a été le plus souvent pointée du doigt. Les experts ont regretté que l’e-cigarette et autres inhalateurs de tabac sans combustion n’aient pas été intégrés.

Rappelons que pour les véritables « accros » à la cigarette, arrêter de fumer du premier coup est très difficile. Selon les statistiques publiées par des chercheurs américains et britanniques, moins de 5 % de la population réussirait à bannir le tabac à la première tentative. Dans cette optique, l’e-cigarette et autres produits sans combustion constituent un moyen très adapté de transition avant un sevrage total – qui permet d’écarter les risques de rechute.

S’il est délicat d’affirmer qu’elle ne présente aucun risque, la cigarette électronique permet toutefois une réduction sensible des conséquences néfastes sur la santé. De fait, la réduction du risque de maladies liées à la cigarette serait de l’ordre de 95 % d’après les recherches de l’organisme anglais Public Health England.

L’Etat peine à reconnaître l’efficacité des produits sans combustion

Le premier congrès scientifique sur les e-cigarettes a eu lieu à La Rochelle le 1er décembre dernier, dans le sillage du moi(s) sans tabac. Des professionnels de quatorze nationalités différentes y ont fait le point sur les dernières avancées de la recherche dans le domaine, en partageant les données qu’ils avaient collectées. Le bilan établi est très encourageant, d’après le Figaro et l’implication de la nicotine dans la survenue de cancer a une nouvelle fois été écartée.

Dernièrement l’état français a légèrement changé sa position sur la cigarette électronique. Il la soutient désormais du bout des lèvres. Ainsi, Tabac Info Service reconnaît que « d’après les derniers travaux du Haut conseil de la santé publique, la cigarette électronique peut constituer une aide ». Pour autant, elle est la grande oubliée de ce moi(s) sans tabac. Et cela, alors même que le pays qui est à l’initiative de la mesure – le Royaume-Uni- a choisi de lui accorder une place prépondérante. Le moi(s) sans tabac n’est en effet pas une innovation française. Il a été inspiré par une initiative outre-Manche : le « Stoptober », mis en œuvre depuis quelques années au Royaume-Uni et conseillant depuis le départ l’utilisation de produits sans combustion. Le choix de la ministre de la Santé d’écarter tous le secteur a été en France vivement critiqué par nombre d’experts. Reste à espérer que les prochaines éditions seront plus incluantes, et ainsi probablement plus efficaces.

https://blogs.mediapart.fr/drmorin/blog/161216/mois-sans-tabac-un-bilan-mitige

Valérie, le 04/01/2017

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