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Les médicaments
RAPPEL :
Certains médicaments peuvent altérer vos capacités à :
• conduire un véhicule (voiture, poids lourd, deux-roues…),
• accomplir des tâches avec des machines qui nécessitent une attention soutenue, de la précision et le respect des consignes de sécurité, que ce soit dans un cadre professionnel ou lors d'activités de bricolage (scies électriques, tronçonneuses…).
En 2005, apparaissaient les différents pictogrammes sur les boîtes de médicaments
- Les médicaments de niveau 3 présentent le risque le plus élevé. Dans ce groupe on trouve les somnifères, les tranquillisants, les neuroleptiques. Ils peuvent entraîner une incapacité temporaire qui rend la conduite impossible. Informez-vous du délai à respecter avant de reprendre le volant.
- Les médicaments de niveau 2 nécessitent l’avis de votre médecin. Il s’agit d’anti-dépresseurs, anti-douleurs (notamment la codéine), des tranquillisants, des médicaments contre le diabète, l’épilepsie ou la maladie de Parkinson. Attention, certains médicaments « banals » comme les traitements contre les allergies, le rhume des foins ou le mal des transports doivent éveiller votre vigilance quant à leur prise.
- Les médicaments de niveau 1 ne sont pas, la plupart du temps, contre-indiqués pour la conduite. Mais certains d’entre eux comme des sirops contre la toux peuvent provoquer un état de somnolence ou des vertiges.
Attention ! Dans tous les cas (même avec un pictogramme de couleur jaune), il convient de lire attentivement la rubrique " Conducteurs et utilisateurs de machines " de la notice contenue dans la boîte. Les paragraphes " Mises en garde et précaution d'emploi " et " Effets indésirables " peuvent également vous signaler des effets nocifs pour la conduite.
Une centaine de médicaments à évaluer
Depuis la mise en place de ce dispositif, une centaine de médicaments présentant des effets potentiellement néfastes pour la conduite ont été mis sur le marché. Or ces produits n’ont pas été intégrés à la liste des substances dangereuses pour les automobilistes. D’où la nécessité de les évaluer et de réviser la liste. Le processus devrait s’achever en 2017.
Des pictogrammes peu efficaces
De fait, une étude menée par des chercheurs français de l’Inserm parue en août dernier a montré que les accidents de la route associés à la prise médicamenteuse n’avaient pas baissé depuis l’introduction de la signalisation. Ils ont même trouvé une légère hausse du nombre d'accidents liés aux somnifères de type benzodiazépine ou apparentés (comme Stilnox, Zolpidem ou Imovane) qui pourrait être due à « l'augmentation de la consommation de ces produits par une population vieillissante ». Ces symboles ne modifieraient donc pas le comportement des conducteurs.
Le médecin prescripteur aurait donc un rôle crucial de prévention. De son côté, l’ANSM rappelle également aux usagers l’importance de consulter la notice des médicaments et de se rapprocher de leur médecin ou de leur pharmacien pour obtenir des informations complémentaires.
Médicaments et faux positifs
Attention! , Il peut arriver qu’une personne qui n’a pas consommé de drogue soit dépistée positive. On appelle cela un « faux positif ». La cause principale des « faux positifs » est la détection de principes actifs également présents dans la composition de certains médicaments. Une personne qui n’a pas pris de drogue mais dont le test est positif doit signaler toute prise récente d’un médicament et demander une contre-expertise à l’aide d’un test de dépistage quantitatif. Beaucoup plus rarement, une exposition longue à la fumée de cannabis, dans une petite pièce non aérée, peut être la cause d’un « faux positif ».
Les médicaments et vos analyses
- Sanguines :
certains médicaments vont modifier les examens de biologie médicale. Il est donc important que vous communiquiez à votre laboratoire le traitement médicamenteux que vous prenez. La connaissance du contexte clinique (pourquoi vous prenez ces médicaments) et des traitements médicamenteux permet d’interpréter correctement vos analyses.
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certains antihypertenseurs augmentent ou diminuent la concentration en potassium.
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les corticoïdes (comme la grossesse et le tabac d’ailleurs) augmentent le nombre de globules blancs circulants.
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la prise de Levothyrox juste avant la prise de sang augmente l’hormone thyroïdienne T4 (puisque ce médicament est de la T4).
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les anti-acides gastriques perturbent la détection d’Helicobacter pylori au niveau de l’estomac.
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certains médicaments augmentent les gamma GT
- Urine :
Un certain nombre de médicaments peuvent donner des résultats faussement positifs à un test de drogue. Ceux-ci comprennent des analgésiques, des anti-dépresseurs et certains antibiotiques.
Si on vous prescrit un médicament et que vous avez un test de drogue à venir, parlez en à votre médecin.
Certaines recherches ont fait état de cas de faux positifs au THC suite à la prise de certains anti-inflammatoires non stéroïdiens comme le Nifluril® et le Bi-profenid®
Détournement d'usage
Au delà de l'abus de médicaments dans leur usage normal, c'est à dire pour vaincre un problème psychique qu'ils sont censés soigner, les médicaments psychoactif sont parfois détournés pour un usage festif ou un usage toxicomaniaque pour lequel ils ne sont naturellement pas conçus.
Les médicaments psychotropes susceptibles d’être détournés de leur usage sont nombreux. Des noms commerciaux sont fréquemment cités tels le Tranxène® (clorazépate dipotassique), le Stilnox® (zolpidem), l’Imovane® (zopiclone), le Rivotril® (clonazépam), l’Artane® (trihexyphénidyle), le Rohypnol® (flunitrazépam), le Valium® (diazépam). Il s’agit le plus souvent de produits de la famille des benzodiazépines. Nous citerons également les médicaments contenant un opiacé, la codéine : Dicodin®, Codenfan®, Codoliprane® ou Néo-Codion®, et ceux contenant un dérivé d'amphétamine, le méthylphénidate : Ritaline® et Concerta®.
Quatre médicaments pour lesquels des informations pertinentes ont pû être recueillies seront traités ici, trois benzodiazépines : le Rohypnol®, le Valium® et le Rivotril® et l’Artane®, un antiparkinsonien. Nous parlerons également de la codéine et du méthylphénidate.
- Le Rohypnol®
Le Rohypnol® (un hypnotique) est un médicament consommé hors cadre médical par des usagers de drogues en grande difficulté sociale, très marginalisés (squatters, prostitués, SDF, errants). Le Rohypnol® est recherché d’une part pour ses effets désinhibiteurs et d’invincibilité et d’autre part comme produit associé à la consommation des opiacés (buprénorphine, héroïne) et/ou de l’alcool.
La prise répétée de Rohypnol®, généralement en association avec de l’alcool, prodigue une levée des inhibitions, un sentiment de confiance en soi permettant à l’usager de commettre des actes délictueux (vols à la tire, mendicité).
Plus rarement, le Rohypnol® est utilisé pour gérer des descentes de cocaïne et de crack.
- Le Valium®
Le Valium® (un anxiolytique) est consommé pour des raisons similaires au Rohypnol®.
Il est utilisé par certains pour “booster” les effets des opiacés. Son usage permet également d’atténuer certains problèmes psychologiques comme les angoisses.
Utilisé en grande quantité, le Valium® a un effet de “défonce”. Il n’est pratiquement jamais utilisé seul et est souvent associé à l’alcool, éventuellement aux opiacés, pour en potentialiser les effets.
Le Valium® est principalement consommé par voie orale, mais il est parfois injecté, particulièrement dans les milieux très marginaux, bien qu’il provoque des sensations de brûlures extrêmes qui se révèlent parfois sous la forme de cloques sous la peau.
- Le Rivotril®
Compte tenu du développement récent et du caractère restreint du mésusage de Rivotril®, les données disponibles restent fragmentaires. Il apparaît que la population qui en fait un usage hors protocole médical est proche de celle qui consommait du Rohypnol®.
Les effets recherchés sont :
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A petite dose le médicament semble prodiguer un effet stimulant et lever les inhibitions.
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A forte dose, associé à l’alcool ou au cannabis, le Rivotril® produit un effet "défonce".
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Gestion de la descente consécutive à la prise de stimulants comme la cocaïne et le crack.
Le Rivotril® a comme effet de rendre “abrutis” ceux qui en consomment, tout en pouvant donner lieu à des manifestations de violence extrême. Par ailleurs le Rivotril® a un effet moins puissant et moins rapide que le Rohypnol®, ce qui expliquerait que certains utilisateurs, n’ayant pas en temps voulu l’effet attendu, en prennent en quantité massive, jusqu’à plusieurs plaquettes par jour.
- L'Artane®
La consommation d’Artane®, est le fait d’une population extrêmement marginalisée sur le plan social, et souffrant de troubles psychiatriques.
Les effets recherchés sont l’euphorie, les délires hallucinatoires et la désinhibition. L’Artane® est souvent associé à de l’alcool, qui en potentialise les effets.
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A petite dose, l’Artane® prodigue une sensation d’invulnérabilité et une confiance en soi qui permettent à l’usager d’affronter le monde de la rue ;
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A plus forte dose, le médicament est pris pour ses effets hallucinogènes, lesquels semblent extrêmement puissants. Il est consommé alors pour "se défoncer".
Il est consommé principalement par voie orale. Dans de rares cas il est injecté.
Les effets entraînés par de fortes doses sont : gesticulations soudaines et incontrôlées, agressivité, remontées imprévisibles, parfois plusieurs jours après la consommation.
- Les médicaments à base de Codéine
La codéine est un dérivé semi synthétique de la morphine utilisé comme analgésique, soit seul (Dicodin®, Codenfan®) soit combiné à d’autres molécules (Codoliprane®) ou comme antitussif (Néo-Codion®).
Elle est présentée sous forme de sirop ou de comprimés.
La possibilité de vente de certaines de ces spécialités sans ordonnance et son prix modéré permettent un accès aisé à cette molécule utilisée par certains comme substitution à l’héroïne.
Lorsque la codéine est consommée, il semble que ce soit par défaut à des fins de dépannage en l’absence d’autres substances opiacées illégales.
- Les médicaments à base de Methylphénidate
Dérivé amphétaminique psychostimulant le méthylphénidate est utilisé comme médicament, commercialisé sous les noms de Ritaline® ou Concerta®, pour le traitement des narcolepsies ou de l'hyperactivité chez l'enfant.
Dépendance et médicaments
La codéine et le tramadol ont beaucoup de points communs : ce sont des opioïdes utilisés comme analgésiques de niveau II (ce sont des agonistes des récepteurs morphiniques), ils sont assez facile d'accès, ils sont tous les deux utilisés récréativement pour leurs effets opiacés, et ils peuvent induire des addictions sévères.
La codéine et le tramadol sont largement utilisés comme analgésiques de niveau II, mais aussi pour la codéine comme antitussif. Pour la codéine, la plupart des spécialités la propose associée au paracétamol. La codéine n'a pas de forme injectable (en France), au contraire du tramadol.
Enfin le tramadol a un effet d'inhibition additionnel de la recapture de la sérotonine et de la dopamine, qui augmente probablement l'effet addictif et les difficultés du sevrage[1].
La codéine, la dihydrocodéine et le tramadol ont un métabolisme complexe et une partie des produits du métabolisme est plus active que la molécule d'origine (par exemple 10 % environ de la codéine est métabolisée en morphine) ; ce sont donc des pro-médicaments. Toutefois, il a été dit que seuls ces métabolites étaient actifs, ce qui ne paraît pas exact. L'effet est donc plus complexe que ce que l'on croyait.
CODÉINE
La codéine est un opiacé dérivé du pavot. Sur le plan médical, elle est utilisée principalement pour soulager la douleur, mais aussi pour traiter d’autres affections telles que la diarrhée, la toux et des inflammations modérées. À fortes doses, elle produit un sentiment d’euphorie qui, associé à ses propriétés antidouleur, explique que l’on puisse facilement avoir tendance à en abuser. La codéine entraîne une dépendance et une consommation prolongée peut avoir des effets indésirables.
La codéine, tout comme la morphine et la papavérine, est l’un des ingrédients actifs présents dans le pavot et a été isolée pour la première fois au XIXe siècle en France. Bien qu’elle ne soit pas aussi puissante que la morphine, c’est tout de même l’opiacé le plus consommé au monde et elle est souvent ajoutée comme ingrédient dans les sirops contre la toux et les comprimés. Dans de nombreux pays, elle ne peut être obtenue que sur ordonnance, bien que dans certains pays, des produits à base de codéine puissent être achetés sans ordonnance en pharmacie. Étant donné la facilité relative avec laquelle elle peut être obtenue, sa consommation abusive constitue un problème répandu pour les organismes de répression en matière de stupéfiants et les professionnels de la santé du monde entier.
Pour éviter le syndrome de sevrage il est recommandé de ne pas arrêter brutalement les prises mais de diminuer très progressivement et par paliers successifs
Certaines personnes y parviennent seules, d’autres ont besoin de se faire accompagner dans ce projet d’arrêt. Si vous pensez avoir besoin d’aide, n’hésitez pas à prendre contact avec votre médecin traitant ou avec un CSAPA (Centre de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie) où vous serez reçu de manière confidentielle et gratuite. La plupart des CSAPA traite des problématiques de pharmacodépendance et il pourrait être judicieux, étant donné le terrain dépressif que vous évoquez, d’allier accompagnement médical et psychologique tel que c’est le plus souvent proposé en CSAPA.
BARBITURIQUES
Les barbituriques appartiennent à une catégorie de médicaments appelés dépresseurs. Il existe différentes variétés de barbituriques, mais ils ont tous un effet sédatif et sont prescrits, sur le plan clinique, à des personnes ayant du mal à dormir ou souffrant d'anxiété. Les barbituriques se présentent sous la forme de comprimés ou de gélules, à prendre par voie orale, mais les personnes qui les consomment de façon illicite réduisent les médicaments en poudre, qu’ils ajoutent à un liquide pour se l'injecter en intraveineuse
La classification des différents barbituriques dépend principalement de la durée de leurs effets, le médicament étant divisé en trois principaux types: ultra court, moyen et long, les effets de certains barbituriques pouvant durer jusqu’à deux jours.
Pris régulièrement, les barbituriques peuvent provoquer une dépendance physique. Les personnes physiquement dépendantes peuvent également développer une forte dépendance psychologique. Une fois la dépendance physique installée, cesser brusquement de prendre le médicament peut entraîner un décès.
Valérie, le 1/11/2016